Retour sur l'édition 2022 du Prix Annie et Charles Corrin pour l'enseignement de l'histoire de la Shoah
Ouverture des candidatures au prix Annie et Charles Corrin pour l'enseignement de l'Histoire de la Shoah
Les candidatures pour le prix Annie et Charles Corrin pour l’enseignement de l’histoire de la Shoah sont ouvertes. Les projets réalisés par des classes ou des associations de jeunes peuvent donc être envoyés via le lien ci-dessous qui contient les modalités d’inscriptions.
Philosophie du Prix
Créé en 1989, Sous l’égide du Fonds Social Juif Unifié le Fonds Annie et Charles Corrin, se propose par la remise d’un Prix annuel de récompenser un travail pédagogique sur la Shoah : travail d’enseignants et d’élèves réalisé dans le cadre de la classe, ou initiative de caractère associatif en liaison avec la jeunesse.
Il soutient toute action éducative entreprise pour que les jeunes générations gardent vivante la Mémoire de la Shoah.
Coordination : Action Jeunesse FSJU (prixcorrin@fsju.org)

Jury
Président du Jury :
Boris Cyrulnik, neuropsychiatre, écrivain.
Membres du Jury (2022):
- Rachid Azzouz, Inspecteur général de l’Éducation, du sport et de la recherche.
- Pierre-Jérôme Biscarat, historien.
- Ariel Goldmann, avocat, président du Fonds Social Juif Unifié et de la Fondation du Judaïsme Français.
- Christine Guimonnet, Secrétaire générale de l’APHG.
- Philippe Joutard, ancien recteur d’académies, historien.
- Noémie Madar, ex-présidente de l’Union des Étudiants Juifs de France.
- Ricard Odier, Directeur du FSJU, président du Centre Simon Wiesenthal France.
- Richard Prasquier, médecin.
- Iannis Roder, professeur d’histoire-géographie et responsable des formations
au Mémorial de la Shoah. - Alain Seksig, inspecteur de l’Éducation nationale.
- Judith Volcot, professeur d’histoire.
- Pascal Zachary, professeur d’histoire.
Coordinateurs :
Pour l’Action Jeunesse du Fonds Social Juif Unifié, Philippe Lévy – Directeur et Débora Dahan Cheffe de projet.

Jeudi 2 février 2023 se déroulait la remise du Prix Annie et Charles Corrin pour l’enseignement de l’histoire de la Shoah au lycée Louis- Le-Grand à Paris, sous le haut patronage et la présence de Monsieur Pap Ndiaye, Ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse.
Ce Prix récompense chaque année un travail pédagogique sur la Shoah, réalisé par des écoles, collèges ou lycées de la République.








Cette cérémonie, qui rassemblait près de 300 personnes (élèves, enseignants, représentants du rectorat, des associations œuvrant dans le champ de la mémoire ou des droits de l’homme, communautés éducatives formelles et informelles, et de nombreuses personnalités …) fut l’occasion pour le Jury, composé d’historiens, de cadres de l’Education nationale et d’éducateurs, présidé par Boris Cyrulnik, de récompenser 2 projets lauréats ex æquo de cette édition ainsi qu’une mention spéciale du Jury.
Retour en images sur la cérémonie du Prix Annie et Charles Corrin, pour l'enseignement de l'histoire de la Shoah
Ce grand rendez-vous de la mémoire et de la transmission, animé depuis deux ans par l’Action Jeunesse du Fonds Social Juif Unifié (FSJU), a rassemblé plus de 300 personnes dans le grand amphi du prestigieux lycée Louis-le-Grand.
Les cent élèves des classes lauréates, accompagnés de leurs professeurs, ont côtoyé les fidèles du Prix Corrin, les nombreux enseignants venus de toute la France, ainsi que les représentants de l’Éducation nationale, de la communauté éducative dans son ensemble, des institutions œuvrant dans le champ de la mémoire, des droits de l’Homme, des grandes fondations (Fondation du Judaïsme Français, Fondation pour la Mémoire de la Shoah), ainsi que dix volontaires en Service Civique FSJU.
Salle comble pour ce prix donc, qui, pour la seconde année consécutive, recevait un ministre de l’Éducation nationale, en la personne de Pap Ndiaye, introduit par Joël Bianco, proviseur du lycée.
Historien de formation et très mobilisé sur les questions mémorielles, Pap Ndiaye a remis aux deux premières classes lauréates la récompense, sous forme d’un diplôme encadré et d’une dotation de 1000 euros pour l’établissement.
Dans son discours, il a rappelé que « le Prix Corrin montre l’engagement des élèves des classes et des professeurs sur une question essentielle à [s]es yeux, qui permet d’entrer dans la citoyenneté (…) Ce prix est une manière pour l’Éducation nationale de montrer son engagement sur l’Histoire et la mémoire de la Shoah. »
Au cours de la soirée, les filles du couple Corrin ont félicité le travail remarquable qu’accomplissent chaque année ces enseignants volontaristes, porteurs de ces projets de classe sur un temps de travail souvent extra-scolaire.
Boris Cyrulnik, président du jury, a conclu la soirée, hymne à la transmission, sous le signe optimiste d’une relève en marche, par un discours profond et visionnaire à l’endroit de la jeune génération ( cf discours ci-dessous ). Il eut des mots plus personnels à l’endroit du lycée professionnel d’Eysines qui a travaillé sur le camp de Mérignac, dans lequel son père séjourna pendant la guerre, avant d’être déporté.
Les actualités du Prix Annie et Charles Corrin

Rencontre exceptionnelle avec Ginette Kolinka
Dans le cadre des Ateliers Annie et Charles Corrin qui prolongent à l’année le Prix Corrin pour l’enseignement de l’histoire de la Shoah, le département Jeunesse du FSJU-Fond Social Juif Unifié a reçu le dimanche 21 mai 2023, Ginette Kolinka, rescapée d’Auschwitz. Plus de 250 personnes ont assisté au témoignage puissant de sa déportation, dont une majorité de collégiens du 95 emmenés par leurs professeurs sur la base du volontariat.. À la question fébrile d’une jeune de 12 ans de savoir comment porter cette transmission après la disparition des témoins, Ginette dans un parler franc et décisif à enjoint l’assemblée à porter le flambeau : « Notre parole est dans vos mains ! ». L'occasion pour le public d'écouter le parcours de cette femme exceptionnelle, passeuse de mémoire.

Extrait du discours du Ministre de l'Education nationale, de la jeunesse de France, Monsieur Pap Ndiaye
« Le prix Annie et Charles Corrin pour l’enseignement de l’histoire de la Shoah est un prix qui montre l’engagement des élèves, des classes, de leur professeur, sur une question essentielle à mes yeux, une question qui permet d’entrer dans la citoyenneté. Ce prix représente l’histoire, la connaissance mais aussi la mémoire, à savoir la reconnaissance de la Shoah et de ces victimes. Ce prix est un moment, une manière pour l’Education Nationale de montrer son engagement sur l’histoire et la mémoire de la Shoah.
Les visites des lieux de mémoire sont essentielles dans la transmission de la mémoire de la Shoah. De nombreux lieu de mémoires existent, des célèbres, nationaux, mais il y a aussi des lieux de mémoire locaux, régionaux, moins connu et que les élèves et leur classe peuvent tout à fait visiter, sur lesquels ils peuvent travailler qui donne à l’histoire une dimension beaucoup plus concrète, palpable. L’émotion est également un facteur par lequel la connaissance peut se construire. Les enseignants, professeurs d’histoire-géographie, professeurs des écoles…sont engagés dans leur métier, ils vont bien au-delà de la préparation et heures de cours, ils sont engagés pour faire connaître à leurs élèves l’histoire de la Shoah, pour les sensibiliser à ce point essentiel de notre histoire. Je veux à travers ce prix et cette soirée, saluer leur dévouement, leur engagement pour l’Education nationale mais aussi pour la réussite de leur élèves. Quant au sujet de la résurgence du négationnisme, nous sommes vigilants à cette dimension. Mon Ministère a un devoir, celui de veiller à l’Education, veiller à ce que les jeunes de notre pays apprennent l’histoire et bien entendu l’histoire de la Shoah. Nous devons aussi les éduquer via l’éducation aux médias, aux dangers des réseaux sociaux, à tout ce qui est diffusé sur internet et qui peut engager et mener sur des voies qui sont celles du mensonge, du négationnisme. Il ne s’agit pas seulement d’histoire, il s’agit de conscience, d’entrer dans la citoyenneté. Le Ministère de l’Education nationale est évidemment au premier rang pour lutter contre toutes ses formes, parfois insidieuses, de haine, de racisme et d’antisémitisme ».
Extrait du discours de Boris Cyrulnik lors de la remise du Prix Annie et Charles Corrin : 02 février 2023
« Il y a un projet qui m’a particulièrement touché, il s’agit du projet de Mérignac. Les propos des élèves du lycée professionnel Charles Péguy m’ont marqué : Ils ont dit qu’il n’y avait pas de témoin du camp de Mérignac. Il y a un témoin : c’est « votre serviteur », je suis allé dans ce camp de Mérignac. Mon père s’est engagé dans l’armée française dès 1939, pendant près de deux ans. J’ai quelques brides d’images mais je ne l’ai pas connu.
Un jour, une dame est venue chez une Juste qui me cachait et m’a dit « Je vais t’emmener au camp de Mérignac » et j’y suis allé. Cette femme avait une étoile de David cousue sur sa poitrine.
Quelques années plus tard, le maire de Mérignac me contacte et m’annonce que la Municipalité a fait poser une stèle et m’invite à son inauguration.
Effectivement, j’ai été surpris de constater que le monument se trouvait à un carrefour très dangereux, mais au delà de cet aspect, j’ai éprouvé une certaine satisfaction de voir cette stèle qui représentait la sépulture offerte à mon père qui avait séjourné dans ce camp. Enfin, on reconnaissait qu’il était mort, on reconnaissait qu’il avait combattu pour la France, on reconnaissait que son corps n’avait pas simplement été jeté. Il avait maintenant une sépulture, il était mort enterré. Parce qu’une pierre sur un carrefour invraisemblable avait été posée pour raconter son histoire.
Merci à la Municipalité de Mérignac, merci aux jeunes d’avoir travaillé sur cette stèle parce que pour certains, c’est un cadeau, c’est une reconnaissance ».
Vous souhaitez candidater à la prochaine édition du Prix Annie et Charles Corrin 2023 ?
Pour plus d’informations :
prixcorrin@fsju.org / 01.42.17.11.80