Annie Corrin (zal)

Survivante de la Shoah, née Hannah Sternblitz en 1929 à Lublin en Pologne, Annie Corrin a traversé les heures les plus sombres de l’Histoire avec courage et résilience. Sa vie et son témoignage inspirent aujourd’hui des générations entières à préserver la mémoire de la Shoah.

Son histoire

Enfance à Lublin

Née Hannah Sternblitz en 1929 à Lublin en Pologne, Annie grandit dans une famille juive qui tient une épicerie. Sa vie bascule avec l’arrivée des nazis et la création du ghetto de Lublin.

Cachée à la ferme

Lorsque la population juive de Lublin est forcée de s’installer dans le ghetto, Annie se réfugie avec son père Samuel et son frère Mietek chez des clients de l’épicerie familiale vivant dans une ferme à 25 km de la ville. Ils restent cachés tous les trois dans des conditions insalubres sous une trappe dissimulée sous le plancher de la porcherie.

Fuite dans la forêt

Menacés d’être dénoncés par le fils des fermiers, ils sont contraints de fuir dans la forêt. À cette époque en Pologne, dénoncer un Juif rapportait un kilo de sucre, une tentation pour ce jeune fermier.

Un soir, alors que Samuel sort chercher de l’eau pour ses enfants assoiffés, il est repéré et tué à coups de fourche par le fils du fermier accompagné de deux amis. Annie reste seule cachée dans la forêt, tandis que son frère Mietek rejoint les partisans communistes.

Ghetto de Majdan Tatarski

Annie est ensuite envoyée dans le ghetto de Majdan Tatarski. Pendant un temps, elle se cache avec d’autres internés dans un faux-plafond construit par un menuisier.

Lorsque cette cachette est découverte, une fusillade éclate. Annie se fait passer pour morte et parvient à s’échapper du ghetto dans une brouette remplie de cadavres. Elle s’enfuit dans la nuit, courant vers sa survie.

Cachée sous une identité catholique

Annie trouve refuge dans une église puis parvient à intégrer un orphelinat tenu par des religieuses en prenant l’identité d’une Polonaise catholique.

Sa parfaite maîtrise du polonais, sans accent yiddish, lui sauve la vie. Personne à l’orphelinat ne connaît son secret. Annie racontait plus tard sa peur constante de parler yiddish dans son sommeil, ce qui aurait pu éveiller les soupçons de ses camarades.

L'après-guerre et la reconstruction

Après la libération, Annie construit une nouvelle vie, marquée à jamais par son expérience tragique mais animée par la volonté de témoigner et de transmettre.

Elle rencontre Charles Corrin, lui-même survivant des camps nazis, avec qui elle partagera cette mission de mémoire tout au long de leur vie.

Témoignage familial

Je me souviens de ma grand-mère racontant comme elle avait peur de rêver en Yiddish et de laisser échapper un mot dans son sommeil qui éveillerait les soupçons de ses camarades catholiques. Sa capacité à parler polonais sans accent yiddish lui a sauvé la vie dans cet orphelinat où personne ne connaissait sa véritable identité.
Léna Friedrich
Petite-fille d'Annie Corrin
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