L'histoire du Prix

Crée en 1989 par Charles Corrin et son épouse Annie, tous deux rescapés des camps de la morts, le prix Annie et Charles Corrin, crée au sein du Fonds Social Juif Unifié, depuis 30 ans maintenant, récompense par la remise d’un prix annuel, un travail didactique et pédagogique sur la Shoah, réalisé en milieu scolaire par des élèves et leurs enseignants : œuvre pédagogique d’information historique, initiative de caractère associatif en liaison avec la jeunesse, et parrainé par le nouveau Ministre de l’Education Nationale et de la Jeunesse de France, Pap Ndiaye. 

Faire en sorte que la mémoire de cette atrocité soit transmise auprès des jeunes et qu’elle ne soit pas dans l’oubli, tel est l’enjeu de ce prix. 

Il y a 30 ans en effet, l’histoire de la Shoah n’était pas enseignée dans les manuels scolaires. C’est ici que prend tout son sens la volonté de faire travailler les jeunes autour d’un travail sur la Shoah et ainsi de pouvoir les impliquer, leur susciter un intérêt particulier, éveiller leur curiosité et c’est ici que leur conscience citoyenne se forge.  Encadrement et accompagnement sont assurés tout au long du projet par les enseignants.

Ce prix, interdisciplinaire, portant une dimension civique et citoyenne, implique un enseignement de la Shoah dans sa spécificité et une ouverture vers l’universelle. Chacun d’entre nous, juif et non juif, doit pouvoir grâce à ce prix, s’interroger sur la leçon politique à tirer de ce crime contre l’humanité.

Véritable institution de la transmission, il est ainsi destiné à soutenir toute action entreprise pour que les jeunes générations gardent vivantes la mémoire de la Shoah, « choisir la vérité contre le mensonge, la Mémoire contre l’Oubli ».

Dans ces vents contraires de l’oubli et de la disparition inéluctable des grands témoins, le Prix Annie et Charles Corrin revivifie les stratégies éducatives autour du « Futur de la mémoire » et permet ainsi à des jeunes de s’initier à la micro-histoire grâce à leurs enseignants, véritables hussards noirs de la République. 

Une « transmission vivante et sensible de cette mémoire »: tels sont les propos tenus par Sylvie Corrin, une des trois filles du couple Corrin, pour décrire l’enjeu et le message derrière ce Prix qui a de l’avenir tant que les forces à l’œuvre du révisionnisme séviront.

Ancien ambassadeur d'Etat d'Israël au côté de Charles Corrin

Jury

Parmi les jurés du Prix Corrin ont figuré des historiens comme Philippe Joutard, Annette Wieviorka, Georges Bensoussan ainsi que des figures emblématiques de l’histoire ; Jacques Chirac, Simone Veil, qui fut pendant une dizaine d’année, présidente du jury, Serge Klasrsfeld, historien français qui a mené avec son épouse une action militante pour la reconnaissance de la Shoah, Claude Lanzmann, ancien résistant et réalisateur du film « Shoah », Elie Wiesel, écrivain et ancien déporté, André Frossard, journaliste de l’Académie française, des académiciens… et tant d’autre encore ont eu l’honneur de contribuer et de parrainer ce prix, présidé depuis quelques années par le psychanalyste Boris Cyrulnik.

Les projets et Lauréats

Dans les dossiers présentés pour la 30ème édition, nous avons vu se confirmer l’utilisation de nouveau vecteur de transmission, de types de supports liés aux nouvelles technologies: stop motion, qr code et divers projets fructueux tant sur l’originalité que sur leur contenus pédagogique et riche de sens.

Deux projets ont été récompensés, « il s’appelait Akar », par des élèves de terminales commerce du lycée Emile Zola de Bar Le Duc. Un livre graphique qui retrace l’histoire d’une famille Lorraine anéantis par la Shoah. Autre lauréats, deux classes de première générale du lycée Jean Puy de Roanne, dans lequel des élèves sont allés à la rencontre d’enfants cachés pour des interview. Des qr codes disposés dans la ville permettront aux habitants d’écouter ces témoignages.

Un prix spécial a également été remis aux élèves du collège Charles Peguy autour du destin de deux habitants de Palaiseau. Leur projet mêlait danse, théâtre, film en stop motion (désigne une animation en volume qui procure l’illusion de voir des objets inanimés être capable de bouger) et musique pour retracer leur vie.

Sont présentés ci-contre les quelques anciens projets et lauréats qui pour certains remontent il y a 30 ans de cela, lors de la première édition.

Entre des mineurs détenus qui se sont vu primé en 2014 par leur projet sur un abécédaire du sport sous le nazisme, ( cf fichier 2014- Libération, mémoire de la Shoah, le travail de détenus primés par le prix Corrin ), réalisation d’ouvrage et court métrage sur des camps, exposition, visite de Drancy, recueil de témoignages ( témoins, déportés, résistants, justes ), chansons, stop motions, livres, voyage en Pologne et tant d’autre projets ont pu voir le jour grâce à l’implication d’élèves venus de toute horizon avec leur âme de volontariat et de militant et à l’aide de leur enseignants.

C’est donc avec confiance et espoir que le Jury du prix Corrin transmet le flambeau du futur de la mémoire aux prochains établissements qui candidateront pour janvier prochain !