Revue de Presse
Le neuropsychiatre et auteur prolifique, traduit dans de nombreux pays, se confie sur l’importance de sa mère, déportée à Auschwitz.
Boris Cyrulnik, 87 ans, s’est imposé en France comme le spécialiste de la résilience ainsi que du développement de la petite enfance. La sienne fut marquée par la Shoah. La résurgence actuelle de l’antisémitisme l’inquiète profondément.
Je ne serais pas arrivé là si, avant une multitude de rencontres qui ont orienté ma vie, je n’avais d’abord rencontré ma mère. Vraiment rencontré. Et ce fut décisif. Car pendant le temps très court que nous avons passé ensemble – elle a été déportée à Auschwitz alors que j’avais 4 ans – elle est parvenue à me donner l’appétit du monde, l’envie de l’exploration, le goût de la rencontre. Je ne sais pas comment elle a fait, mais elle m’a insufflé quelque chose qui s’est révélé crucial pour ma survie au cœur de la guerre, et même bien au-delà : la confiance en moi.